Vous êtes ici
Lectures et méditation - 28°dimanche - 11 octobre 2020 - Année A
Un banquet offert à tous, mais non sans condition
Lectures et méditation - 28°dimanche - 11 octobre 2020 - Année A
Un banquet offert à tous, mais non sans condition
Sentant la menace que font peser sur lui les autorités religieuses de son peuple, Jésus leur parle sous la forme d’une parabole. Le récit est invraisemblable : on voit mal des sujets d’un roi refuser son invitation à participer aux noces de son fils, au point d’en tuer les messagers. Sans parler du pauvre hère trouvé au bord du chemin à qui le roi reproche de n’avoir pas la tenue de rigueur. La cohérence est à chercher ailleurs. L’évangile raconte sous une forme imagée les péripéties de l’histoire du salut marquée par les refus, voire l’hostilité des autorités religieuses à rencontre des messagers de Dieu que furent d’abord les prophètes – on pense au traitement subi par Jérémie -, puis aux premiers messagers de l'évangile, persécutés dès le début.
Les troupes envoyées par le roi figurent peut-être celles de Nabuchodonosor en 587 avant J.-C. ou celles de Titus en 70 après J.-C., qui détruisirent Jérusalem à six siècles d'intervalle. Dans les deux cas, beaucoup y virent un juste châtiment de Dieu. Les premiers invités furent remplacés par tous ceux, bons ou mauvais, que les serviteurs trouvèrent aux croisées des chemins, ce qui figure sans doute l'expansion de l'Église au milieu des païens. Telle est la portée de la première parabole.
Car on peut penser que l’anecdote du pauvre bougre mal vêtu relève d’une autre parabole, que l’image du festin royal a incité à rapprocher de la première, non sans une incohérence supplémentaire. Mais cette seconde parabole apporte une précision de taille : l’ouverture du Royaume, en principe à tous les hommes, juifs et païens, ne signifie pas que les nouveaux venus n’ont aucune exigence à respecter. Au contraire, la loi nouvelle de l’Évangile, qui diffère de l’ancienne Loi, n’est pas moins exigeante.
Isaïe avait annoncé un banquet de tous les peuples sur la montagne du Seigneur, pour symboliser le salut (première lecture). Mais pour y participer, il faudra, comme l'apôtre Paul, être prêt, certes, à être rassasié, mais aussi à souffrir la faim et les privations en vue du Royaume (deuxième lecture).
Texte tire du missel des dimanches
